"Trois mois après sa défaite à l’élection municipale, Jean Zuccarelli livre son sentiment en tant que leader de l’opposition. Il estime que des clarifications s’imposent au sein du PRG avant les territoriales.
Avez-vous digéré la défaite après l'élection municipale de mars dernier ?
Les élections sont derrière nous et je suis plus que jamais investi dans mon engagement politique dans l'opposition municipale et la majorité territoriale. Je reste non seulement au service des 7 600 Bastiais qui ont voté pour moi. Et plus largement auprès de l'ensemble de nos concitoyens.
Des proches ou des soutiens vous ont-ils laissé tomber après la victoire de Gilles Simeoni ?
J'ai été heureux de voir que la motivation des équipes de campagne est restée intacte et leur détermination sans faille. Au contraire, ils veulent en découdre. Nous sommes déjà en ordre de marche pour assumer ce nouveau challenge.
Justement, de quelle manière vous êtes-vous approprié ce rôle dans l'opposition municipale ?
C'est nouveau en effet. Nous l'abordons de manière positive car nous le devons à tous les Bastiais. Beaucoup d'incertitudes pèsent sur les orientations de la majorité municipale qui s'est constituée selon une alliance contre nature, je le rappelle. Et notre ville ne doit pas en souffrir. Bastia a toujours bénéficié d'une reconnaissance et d'un élan incontestable et il faut poursuivre sur cette lancée.
Vos relations avec Francis Riolacci - qui a tenu des propos polémiques durant la campagne électorale - sont-elles au beau fixe ?
Notre opposition est structurée dans sa diversité. Elle se compose du groupe des radicaux et de celui des communistes. Nous restons cohérents, de la même manière que nous l'étions sur le projet commun que nous avons porté durant la campagne. La défense du service public et le respect des valeurs républicaines sont nos priorités. L'opposition est à la fois unie et structurée.
Trois mois c'est un peu tôt pour dresser un bilan, mais que vous inspire la nouvelle équipe municipale ?
Il n'échappe à personne qu'elle ne trouve pas ses marques. Elle tarde à définir les grandes orientations de son action. Aucun projet n'a été annoncé en revanche, on retarde voire on reporte les ambitions structurantes portées par l'ancienne majorité municipale. Je pense non seulement à la voie douce mais aussi à la requalification du centre ancien, au parking Gaudin qui est vital pour cette partie de la ville et au centre culturel des quartiers sud. Le bâtiment sera achevé dans les délais mais le projet artistique est repris à zéro… Les élus de cette majorité n'ont pas encore appris à travailler ensemble.
Diriez-vous que la santé financière de la ville risque d'être atteinte au cours de la mandature ?
Je dis que la commune de Bastia a toujours été bien gérée. Cela doit continuer et nous y veillerons. Est-ce que la capacité à investir sera maintenue, c'est autre chose. Jusqu'à présent, notre ville a toujours investi une fois et demie plus que la moyenne des communes de même strates et ce, malgré les difficultés financières, la baisse des dotations de l'État de ces dernières années. Il s'agit de l'inconnu dans l'équation de la nouvelle équipe.
Quel maire est Gilles Simeoni selon vous ?
Il divise plus qu'il ne rassemble. Je rappellerai son attitude durant la manifestation qui a dégénéré et dont notre ville a été le théâtre. C'est un maire partisan et militant. Il l'a démontré en recevant le ministre de l'Intérieur lors d'un accueil pourtant républicain et au cours duquel il s'est exprimé en tant que Gilles Simeoni et non comme maire de tous les Bastiais. Politiquement, il faut avouer que c'est problématique.
Les premières prises de bec n'ont pas tardé entre vous, à propos du personnel communal notamment ?
Gilles Simeoni n'a pas tenu l'une de ses premières promesses qui était de ne pas se livrer à une chasse aux sorcières. Je comprends qu'à certains postes à responsabilités ou très exposés, il ait placé des gens de confiance. Je m'inquiète davantage en revanche pour les agents des services qui vivent des situations difficiles. L'opposition ne laissera pas cette question sans réponses.
Le dialogue n'est pas facile non plus avec François Tatti, le président de la Cab. Êtes-vous rancunier ?
Non content d'avoir trahi ses amis, ses idées politiques et son électorat du premier tour, il critique son propre bilan à la Cab. C'est un opportuniste et il le démontre chaque jour un peu plus. Quelle confiance peut-on lui accorder dans ces conditions ? Je laisse aux Bastiais le soin d'apprécier.
Votre analyse à propos du FLNC qui dépose les armes ?
C'est l'aveu de l'échec des méthodes violentes qui ont conduit à toutes les dérives et qui ont handicapé le développement économique de notre île. Tout cela a été profondément rejeté par la population et par la mobilisation des républicains et des radicaux. Seul le débat démocratique peut permettre un développement durable et apaisé.
Le gouvernement dit « non » au statut de résident, est-ce la fin de l'évolution institutionnelle pour la Corse ?
Ce statut était dangereux et inefficace pour lutter contre la pression foncière. Par cette mesure-là on s'acheminait vers un processus constitutionnel complexe et qui n'aurait pas pu aboutir. Il ne faut pas donc pas poursuivre dans cette voie. Cela ne signifie pas la fin de l'évolution institutionnelle. Les valeurs de la gauche républicaine que je défends s'inscrivent dans un cadre constitutionnel. Nous devons travailler dans le prolongement de ce qui a été fait à l'assemblée de Corse avec notamment l'établissement public foncier. L'État est prêt à nous accompagner sur des évolutions fiscales et des dispositifs qui seront beaucoup plus efficaces pour répondre aux besoins de la population.
Le statut de résident fait partie des points de désaccord entre vous et Paul Giacobbi. Envisagez-vous toujours un avenir commun en politique ?
Nous avons des divergences mais nous partageons aussi une vision commune sur le développement économique, le bilinguisme ou l'environnement, par exemple.
Sur un plan personnel, je travaille en toute confiance avec Paul Giacobbi. Nos relations sont tout à fait conviviales et constructives.
Les municipales n'auront donc pas été fatales aux radicaux ?
Des clarifications s'imposent et un débat devra être organisé au sein du parti mais le PRG est en mesure d'assumer pleinement son rôle pour les prochaines échéances électorales. Je pense aux territoriales bien sûr et les radicaux peuvent se positionner comme la matrice de la future majorité territoriale.
La gauche républicaine doit peser dans les choix et les stratégies régionales à venir et elle prendra toute sa place".
Interview en ligne sur le site Internet de Corse-Matin
Avez-vous digéré la défaite après l'élection municipale de mars dernier ?
Les élections sont derrière nous et je suis plus que jamais investi dans mon engagement politique dans l'opposition municipale et la majorité territoriale. Je reste non seulement au service des 7 600 Bastiais qui ont voté pour moi. Et plus largement auprès de l'ensemble de nos concitoyens.
Des proches ou des soutiens vous ont-ils laissé tomber après la victoire de Gilles Simeoni ?
J'ai été heureux de voir que la motivation des équipes de campagne est restée intacte et leur détermination sans faille. Au contraire, ils veulent en découdre. Nous sommes déjà en ordre de marche pour assumer ce nouveau challenge.
Justement, de quelle manière vous êtes-vous approprié ce rôle dans l'opposition municipale ?
C'est nouveau en effet. Nous l'abordons de manière positive car nous le devons à tous les Bastiais. Beaucoup d'incertitudes pèsent sur les orientations de la majorité municipale qui s'est constituée selon une alliance contre nature, je le rappelle. Et notre ville ne doit pas en souffrir. Bastia a toujours bénéficié d'une reconnaissance et d'un élan incontestable et il faut poursuivre sur cette lancée.
Vos relations avec Francis Riolacci - qui a tenu des propos polémiques durant la campagne électorale - sont-elles au beau fixe ?
Notre opposition est structurée dans sa diversité. Elle se compose du groupe des radicaux et de celui des communistes. Nous restons cohérents, de la même manière que nous l'étions sur le projet commun que nous avons porté durant la campagne. La défense du service public et le respect des valeurs républicaines sont nos priorités. L'opposition est à la fois unie et structurée.
Trois mois c'est un peu tôt pour dresser un bilan, mais que vous inspire la nouvelle équipe municipale ?
Il n'échappe à personne qu'elle ne trouve pas ses marques. Elle tarde à définir les grandes orientations de son action. Aucun projet n'a été annoncé en revanche, on retarde voire on reporte les ambitions structurantes portées par l'ancienne majorité municipale. Je pense non seulement à la voie douce mais aussi à la requalification du centre ancien, au parking Gaudin qui est vital pour cette partie de la ville et au centre culturel des quartiers sud. Le bâtiment sera achevé dans les délais mais le projet artistique est repris à zéro… Les élus de cette majorité n'ont pas encore appris à travailler ensemble.
Diriez-vous que la santé financière de la ville risque d'être atteinte au cours de la mandature ?
Je dis que la commune de Bastia a toujours été bien gérée. Cela doit continuer et nous y veillerons. Est-ce que la capacité à investir sera maintenue, c'est autre chose. Jusqu'à présent, notre ville a toujours investi une fois et demie plus que la moyenne des communes de même strates et ce, malgré les difficultés financières, la baisse des dotations de l'État de ces dernières années. Il s'agit de l'inconnu dans l'équation de la nouvelle équipe.
Quel maire est Gilles Simeoni selon vous ?
Il divise plus qu'il ne rassemble. Je rappellerai son attitude durant la manifestation qui a dégénéré et dont notre ville a été le théâtre. C'est un maire partisan et militant. Il l'a démontré en recevant le ministre de l'Intérieur lors d'un accueil pourtant républicain et au cours duquel il s'est exprimé en tant que Gilles Simeoni et non comme maire de tous les Bastiais. Politiquement, il faut avouer que c'est problématique.
Les premières prises de bec n'ont pas tardé entre vous, à propos du personnel communal notamment ?
Gilles Simeoni n'a pas tenu l'une de ses premières promesses qui était de ne pas se livrer à une chasse aux sorcières. Je comprends qu'à certains postes à responsabilités ou très exposés, il ait placé des gens de confiance. Je m'inquiète davantage en revanche pour les agents des services qui vivent des situations difficiles. L'opposition ne laissera pas cette question sans réponses.
Le dialogue n'est pas facile non plus avec François Tatti, le président de la Cab. Êtes-vous rancunier ?
Non content d'avoir trahi ses amis, ses idées politiques et son électorat du premier tour, il critique son propre bilan à la Cab. C'est un opportuniste et il le démontre chaque jour un peu plus. Quelle confiance peut-on lui accorder dans ces conditions ? Je laisse aux Bastiais le soin d'apprécier.
Votre analyse à propos du FLNC qui dépose les armes ?
C'est l'aveu de l'échec des méthodes violentes qui ont conduit à toutes les dérives et qui ont handicapé le développement économique de notre île. Tout cela a été profondément rejeté par la population et par la mobilisation des républicains et des radicaux. Seul le débat démocratique peut permettre un développement durable et apaisé.
Le gouvernement dit « non » au statut de résident, est-ce la fin de l'évolution institutionnelle pour la Corse ?
Ce statut était dangereux et inefficace pour lutter contre la pression foncière. Par cette mesure-là on s'acheminait vers un processus constitutionnel complexe et qui n'aurait pas pu aboutir. Il ne faut pas donc pas poursuivre dans cette voie. Cela ne signifie pas la fin de l'évolution institutionnelle. Les valeurs de la gauche républicaine que je défends s'inscrivent dans un cadre constitutionnel. Nous devons travailler dans le prolongement de ce qui a été fait à l'assemblée de Corse avec notamment l'établissement public foncier. L'État est prêt à nous accompagner sur des évolutions fiscales et des dispositifs qui seront beaucoup plus efficaces pour répondre aux besoins de la population.
Le statut de résident fait partie des points de désaccord entre vous et Paul Giacobbi. Envisagez-vous toujours un avenir commun en politique ?
Nous avons des divergences mais nous partageons aussi une vision commune sur le développement économique, le bilinguisme ou l'environnement, par exemple.
Sur un plan personnel, je travaille en toute confiance avec Paul Giacobbi. Nos relations sont tout à fait conviviales et constructives.
Les municipales n'auront donc pas été fatales aux radicaux ?
Des clarifications s'imposent et un débat devra être organisé au sein du parti mais le PRG est en mesure d'assumer pleinement son rôle pour les prochaines échéances électorales. Je pense aux territoriales bien sûr et les radicaux peuvent se positionner comme la matrice de la future majorité territoriale.
La gauche républicaine doit peser dans les choix et les stratégies régionales à venir et elle prendra toute sa place".
Interview en ligne sur le site Internet de Corse-Matin