Honneur à Ficaghjola et ses baigneurs

Lundi 17 Octobre 2011

Mercredi 13 juillet 2011, Jean Zuccarelli et le service animation de la Ville de Bastia étaient mobilisés, à l’initiative d’un collectif formé par les baigneurs de Ficaghjola. Retour sur cet événement placé sous le signe de la convivialité et du partage…


Honneur à Ficaghjola et ses baigneurs
La nouvelle et l'invitation n'ont mis qu'une poignée de jours à gagner le cœur des bastiais. Bon nombre d'entre eux se sont sentis concernés, ne manquant pas de répondre présents au rendez-vous.

Chacun l'évoquait à sa manière, en terrasse des cafés ou sur le net, juste pour le « puttachju ». Mais ce n'était pas une « macagna ». Bien que certains aient pu sourire.

D'autres –à l'inverse– ont préféré faire preuve de concentration et de sérieux. Car, afin de se rendre au pied des remparts de la Citadelle, et, plus précisément, en contrebas du quartier Saint-Joseph, difficile de ne pas emprunter la fameuse « Falata ».

Des souvenirs en images

Honneur à Ficaghjola et ses baigneurs
Dans la joie et la bonne humeur, les adeptes de Ficaghjola ont ainsi pris leurs quartiers. À la veille du feu d'artifice, le regard des anciens et des plus jeunes baigneurs s'est illuminé à travers une étincelle d'authenticité. Passion et partage étaient les maîtres-mots de cette brillante initiative qui a rassemblé un large public et qui sera vraisemblablement reconduite en 2012, à la plus grande satisfaction de l’élu Jean Zuccarelli, conseiller municipal délégué à l'animation et aux festivités : « Je suis ravi que de tels événements puissent voir le jour à Bastia et être aussi bien accueilli par la population. La plage de Ficaghjola fait partie des lieux emblématiques de notre ville. Elle représente sans conteste un véritable lien intergénérationnel qu'il était important de mettre à l'honneur ».

Et pour saluer la mémoire collective, une exposition de photographies colorées de souvenirs était également à l'ordre du jour, fruit de l'investissement de plusieurs personnes dévouées à la transmission du patrimoine « nustrale », sous l’œil attentif de Jean-Baptiste Raffalli, adjoint au maire et conseiller général de Bastia IV.

À 96 ans, Julie Fontana a pleinement contribué à la réussite de la manifestation. La doyenne du quartier Saint-Joseph, qui a notamment été la patronne du Little Bar jusqu'en 2001, a retracé, en quelques mots, l'évolution de la plage. « À l'époque, plusieurs roches jalonnaient les abords de Ficaghjola et de Place d’Armes », raconte-t-elle. « L'isula et a culonna existent toujours mais u fasgiolu, nigri-nigra, u scoglione, a bocca d’infernu, u paradisu, a culonetta, a botte et a seppia ont plus ou moins disparu suite à la construction du tunnel à la fin des années 70 ». Et d'ajouter : « Il a fallu vivre avec le progrès. Tous ces travaux d'aménagements urbains étaient bel et bien nécessaires, en vue de structurer la cité de Bastia et de lui donner la dimension qu'elle a aujourd'hui ».

Un bel apéritif musical

Honneur à Ficaghjola et ses baigneurs
« Ficaghjola continue d'exister et nous sommes là pour œuvrer du mieux possible à sa préservation. Ici, tout le monde se connaît, se sert les coudes et porte une pierre à l'édifice », poursuit Evelyne Mari, militante associative et ex-coiffeuse bien connue de Lupinu, qui, depuis l'an 2000, est l'instigatrice du désormais célèbre bain de Ficaghjola, chaque 1er janvier. « C'est devenu un moment incontournable. Qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, nous sommes, en moyenne, une vingtaine de baigneurs fidèles à terminer le réveillon du 31 sur la plage, en savourant des biscuits, du chocolat et du champagne. Histoire de donner une note conviviale à l'actualité qui est souvent marquée par de tristes drames et faits divers ».

Autant d’échanges et de belles rencontres qui ont donné lieu à un apéritif dînatoire, à l’ambiance mémorable, avec les histoires drôles de Pierrot Fraimout pour un écho retentissant de fous rires. La soirée s’est ensuite achevée en musique avec un clin d'œil au regretté Charles Rocchi dont la chanson « A Falata di Ficaghjola » n'a décidément pas fini de faire chanter les bastiais, jusqu'à l'enchantement...

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